Chapitre 5 : Un marchand sympathique

Une semaine s'était déroulée sur le même modèle que le second jour de la princesse. Papiers, discours, visites de gens dont elle ne connaissait pas le visage...

Elle était totalement déprimée, et le bal n'était plus qu'à quelques jours.

Lors d'une ballade dans le jardin royal avec sa cousine...

Ann : Punaise... tu en fait une de ces têtes !

Alia : Je ne comprend pas comment tu fais... pour tenir. *Déprime*

Ann : J'ai l'habitude... et puis j'ai comme objectif de devenir reine, donc il faut que je sois dans les normes !

Alia : Oh... reine... donc je t'ai piqué ta place... *Déprime encore plus*

Ann : Mais non ! N'importe quoi ! Enfin, comment peux-tu imaginer une chose pareille ?

Alia : Je t'ai raconté que j'ai mené une vie de boniche pendant dix-huit ans ? Je ne suis pas faite pour cette vie-là... tu est mieux placée que moi pour régner.

Ann : … *Réfléchis*

Alia : Et pis, toutes ces robes, tous ces bijoux... c'est bien beau, c'est vrai que j'adore, mais j'aimerai, ne serais-ce qu'une seule fois, remettre un short et un petit haut...

Ann : Bon, fini la déprime. J'ai une idée pour te redonner le sourire ! *Souris*

Alia : Vrai... ? *Sourire forcé*

Ann : Tu vas aller au village te changer un peu les idées !

Alia : Vraiment ? Mais, c'est interdit de sortir sans accompagnement...

Ann : Oh, tu sais mieux que moi contredire le règlement, enfin !

Alia : Ouaip ! Tu as raison ! *Reprend des couleurs*

Ann : Tiens, prend ma cape... et vas-y ! Je te couvre ! *Tend la cape*

Alia : Merci ! Merci, Ann ! Tu est une cousine en Or ! *La prend*

La jeune fille enfila la cape, sauta par-dessus le muret et atterrit dans la cour extérieure du château. Faisant tout son possible pour prohiber l'attention des gardes, ce qui n'était pas chose aisée quand on portait une grosse robe crinoline bouffante. Mais, plus agile qu'un serpent, elle réussit à se faufiler dehors, dans le village. Elle était très contente d'avoir déjoué la vigilance des gardes !

Le village était pittoresque ; fleuri, très joyeux, les habitants n'avaient pas la langue dans leur poche. Le soleil était aussi de la partie, et Alia commençait sérieusement à avoir chaud. Malgré cette chaleur, les magasins de vêtements arboraient des vêtements d'hivers, des manteaux de fourrure, des bottes en daim. Tout cela l'intriguait et elle décida d'entrer dans une boutique pour en savoir plus.

D'après l'écriteau, la boutique, intitulée « Au Bonheur des Dames » semblait ouvert depuis plusieurs années. Elle entra, poursuivie par le tintement de la clochette servant à avertir le boutiquier d'une présence. C'était un homme assez bourru en apparence, mais il semblait aimable. La jeune princesse détailla du regard la boutique. Une construction en bois modeste, des étagères pleines de vêtements d'hivers et un bureau. Simple mais charmant.

Marchand : Oh, mais qu'c'est qu'elle est drôlement bien habillée l'jeune fille ! C'est qu'elle ressemble à la princesse !

Alia : Eh bien, en fait... *Gênée*

Marchand : Oh ! Vot' Seigneurie ! Chuis confus ! Je savais pas !

Alia : C'est rien … j'ai moi-même du mal à m'y faire !

Marchand : Vous venez m'acheter des trucs ? A moi ? Mais à c'qui paraît, y zont un tailleur professionnel au château !

Alia : Entre nous... c'est assez moche ce qu'il fait.

Marchand : Oh, z'avez la langue bien pendue pour une princesse, Vot' Grandeur ! Tout le portrait craché de vot' mère !

Alia : Ma mère ? Vous avez connu ma mère ?

Marchand : Ah, ça oui ! Pour sur ! Elle venait souvent dans mon humble boutique pour acheter mes plus beaux produits ! Elle non plus n'appréciait pas le styliste du château...

Alia : Ouah...

Marchand : Ah ! Mais r'gardez donc mes beaux manteaux d'fourrure ! Tous neufs !

Alia : Ils sont magnifiques. Mais, pourquoi donc ces articles hivernaux ? Il fait pourtant super chaud dehors !

Marchand : Ah, z'êtes donc point au courant ? Sur l'île d'Hojôh, y'a la météo très capricieuse ! Fin, la saison, elle passe comme ça, très très chaud à très très froid ! Et c'est cette nuit que ça se passe. Z'allez vous coucher il f'ra chaud, et l'matin il f'ra froid !

Alia : Incroyable...

Marchand : Comme vous dites ! Chuis né ici, et tous les ans c'est la même chose ! Faut ê'te rude, j'vous l'dit !

Alia : Merci de ce renseignement ! Eh bien, je vous souhaite une bonne continuation ! *Donne une pièce d'or au marchand*

Marchand : Merci Vot' Magesté ! Au fait, chuis Shoru Kaito, mais vous pouvez m'ap'ller Sho !

Alia : C'est d'accord, Monsieur Sho ! A bientôt ! *Sort de la boutique*

C'est dingue comme elle se sentait plus... légère, tout d'un coup ! La jeune princesse avait retrouvé le sourire, et le soleil lui avait rendu son teint légèrement hâlé. Elle remit sa capuche pour ne pas trop attirer les regards, ce qui était déjà assez dur avec sa robe, et rejoignit le château. Elle ne voulait pas s'embêter à esquiver les gardes, donc elle se rendit invisible et passa sans aucun problème les grilles du Château. Elle alla dans sa chambre, en prenant soin de na pas claquer la porte, et redevint visible. Elle ôta la cape puis se rendit dans la chambre de sa cousine pour la lui rendre et la remercier.

Chose faite, elle retourna dans sa chambre pour réfléchir et organiser un peu ses pensées.

Ayano, sa tante, gentille mais stricte, très à cheval sur les règles. Apprécie Alia.

Ann, sa cousine, super sympa. Une alliée dans les coups durs qui sais cependant très bien respecter les règles. Elle veut devenir reine plus tard.

Matsuda, son cousin. Un peu embêtant, même franchement casse-pieds, mais bon, elle n'y peu rien. Il adore l'embêter.

Pandora, Spectra et Mina. Mina est adorable, Pandora très « miss-je-sais-tout » et Spectra... elle est un peu zarb. Tout le temps à faire la gueule.

Et elle, Alia. Pirate au Chapeau de Paille et Princesse du Royaume d'Hojôh. Quel curieux mélange.

Elle resta encore longtemps à se poser des questions, comme ça, sans avoir de réponses concrètes. Qu'allait-elle faire ? Rejoindre ses amis ou rester ? Que de tortures qu'elle s'imposait...

Suite au prochain épisode !